- Même si les applications de rencontre sont encore massivement utilisées, et restent le moyen numéro 1 pour faire des rencontres, les téléchargements de Tinder ont baissé de 5 % en 2021.
- Et pour cause, la génération Z, c’est-à-dire celle née entre 1997 et 2010, se tourne davantage vers les réseaux sociaux que les applications de rencontres pour trouver l’amour.
- Des rencontres issues de son cercle de connaissance, moins de faux profils, des échanges plus naturels… Pour le flirt, c’est Instagram qui fait figure de préféré chez les jeunes.
Autant être honnête tout de suite, l’autrice de ce papier est une utilisatrice régulière de Tinder. Mais entre les dates foireux, les discussions qui n’aboutissent jamais ou les prétendants qui ne ressemblent nullement à leurs photos, on ne sait vraiment pas pourquoi on continue de s’acharner avec cette application de dating. Et visiblement, les jeunes, eux, ne font pas la même erreur que nous. Car la génération Z, c’est-à-dire celle née entre 1997 et 2010, mise davantage sur les réseaux sociaux que sur les sites de rencontres pour trouver chaussure à son pied.
Et c’est Instagram lui-même qui le dit. Dans un rapport sur les tendances à venir, publié en décembre, le réseau social affirme que « la génération Z prévoit d’utiliser des plateformes comme IG pour les rencontres et les connexions » en 2023. Pire encore, la firme estime que « l’époque où l’on glissait sans cesse sur les applications de rencontre est révolue ». Instagram va-t-il bientôt remplacer Tinder dans la course aux matchs ? A 20 Minutes, en tant que boomers toujours adeptes de soulever les vrais sujets, on a voulu trouver la réponse à cette question.
Moins de pression, plus de confiance
Même si les applications de rencontre restent le moyen numéro un pour entamer des relations, elles ont un peu perdu de leur superbe ces dernières années. A l’image de la queen du dating, Tinder, qui a vu ses téléchargements baisser de 5 % en 2021. Car il suffit d’interroger une dizaine d’utilisateurs (en l’occurrence, l’autrice elle-même et ses amis) pour comprendre que tomber sur un match idéal, c’est aussi rare qu’un homme politique au casier judiciaire vierge. « Tout le monde connaît quelqu’un qui a eu une expérience regrettable sur Tinder. Il y a une posture généralisée de méfiance les uns vis à vis des autres sur ces applications », explique Florence Escaravage, fondatrice de la société Love Intelligence, spécialiste du conseil amoureux et des formations de coach en relation amoureuse.
Et pour cause, sur Tinder, rare sont ceux qui sont les mêmes sur leur profil qu’IRL – des célibataires qui n’en sont pas vraiment, des photos « non-contractuelles », des profils présentés bien plus qu’à leur avantage. S’il en existe aussi sur Instagram, le risque de « catfishing » est quand même moins grand. « A partir du moment où un profil Insta existe depuis plusieurs années et qu’il est régulièrement mis à jour, a priori, il n’est pas fake », poursuit Thu Trinh-Bouvier, experte en stratégie digitale. « Entre les publications et les stories, on peut avoir une vision plus précise du quotidien de la personne en face », ajoute l’experte. D’autant qu’à l’inverse de Tinder où l’on échange avec de parfaits inconnus, sur Instagram, nos flirts sont souvent des connaissances ou des amis d’amis. Une différence de taille pour Thu Trinh-Bouvier : « Ce sont des gens de notre deuxième ou troisième cercle amical, on connaît quelqu’un en commun, ça crée un lien de confiance », complète la spécialiste.
Sur Insta, les codes de la « vraie vie »
Mais ce qui fait surtout d’Instagram une bonne application de rencontre, c’est justement qu’elle n’en est pas une, décrypte Thu Trinh-Bouvier : « Contrairement à Tinder, où le type de relations que l’on veut avoir est clairement identifiée, sur Instagram, on ne labellise pas. On ne donne pas tout de suite la définition de la relation qui est en train de se créer, il y a moins de pression ». Car on ne va pas se mentir, réussir à bien commencer une conversation sur Tinder, c’est encore plus dur que d’obtenir une augmentation à son entretien annuel. Difficile de toujours être drôle, original ou de faire la différence. On vous déconseille d’ailleurs la blague « on aurait pu se rencontrer au Monoprix, mais ça n’aurait pas supermarché » pour engager la conversation, ça n’a effectivement pas super marché pour l’autrice. Et si par chance, vous arrivez à engager une conversation qui vous plaît, elle peut s’arrêter aussi vite qu’elle a débuté.
Mais sur Instagram, le flirt reprend les codes de la « vraie vie », selon Florence Escaravage : « On se tourne autour, on redécouvre la lenteur, les temps de latence et une constance dans les échanges, c’est plus naturel, une drague qui prend forme peu à peu », analyse-t-elle, ajoutant : « Ça recrée une forme de mystère, d’attente, et même parfois un manque si on a commencé à discuter. Tous ces ingrédients sont nécessaires pour remettre un peu de magie dans les rencontres, ce que les applis ont malheureusement perdu ».
Car même pour ceux qui privilégient Tinder pour faire des rencontres, Instagram n’est jamais très loin. « Il y a un pont entre les deux applications. Sur Tinder, on peut synchroniser son compte Insta », rappelle la patronne de Love Intelligence. Et les liens ne s’arrêtent pas là. Preuve en est, quand ça match, le premier réflexe est d’échanger son Insta (parole de vécu). « D’ailleurs, les jeunes qui se rencontrent dans les bars ont presque plus tendance à s’échanger leurs comptes Instagram que leurs numéros de téléphone. On fait rentrer l’autre dans son univers personnel », estime Thu Trinh-Bouvier.
Follow back, like et émoji flamme
Plus que sur le fond, c’est sur la forme qu’Instagram a tout compris. A l’inverse de Tinder, les manières d’engager la conversation sur le réseau social sont nombreuses. Et on pourrait même en faire un slogan : « A chaque degré d’interaction sa fonctionnalité ».
Petit cours de contact avec son crush sur Instagram pour les non-initiés. D’abord, il y a le follow et le followback, c’est-à-dire le fait de suivre le compte de l’élu de votre cœur et que ce dernier vous suit en retour. Et bien sûr, plus le follow back est rapide, plus cette personne est vraisemblablement réceptive à votre prise de contact. Viennent ensuite les likes. Evidemment, ils ne veulent pas tous dire la même chose (oui, on sait, ce n’est pas toujours évident de décrypter le message). Il y a celui sur votre dernière photo, un bon pas certes, mais votre frère pourrait en faire de même. Ou alors celui sur une photo que vous avez posté il y a plusieurs mois. Et là, c’est tout bénéf’ : ça veut dire que votre crush a remonté toutes les publications de votre profil. Un bon moyen de faire une première approche et de briser la glace.
Dernier indice, et pas des moindres, les stories. Encore une fois, soyons honnêtes : que celui ou celle qui n’a jamais regardé la liste de ceux ayant vu la storie en espérant apercevoir le nom de son crush se dénonce. Car, selon une légende qui n’a jamais été confirmée par les plus hautes instances d’Instagram, les noms en haut de cette liste seraient ceux qui regardent le plus souvent vos stories (on a envie d’y croire). Autant dire qu’en voyant le prénom de notre crush, notre petit cœur s’agite. Restent les DM – les messages privés –, une dernière étape qui vous fait passer (normalement) à un niveau supérieur d’intimité. Allez, on vous souhaite une bonne année à tous, mais surtout, qu’elle soit remplie de dates et, qui sait, d’amour.
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